La Tribune (Alger) le 25 Janvier 2007
Désormais, Yennayer, jour de l'An amazigh, ne sera plus fêté en tant que tel àOran. «Le festival de Yennayer seul ne suffit plus pour organiser une manifestation d'envergure», explique Saïd Zammouche, responsable de l'association culturelle et sportive, Numidya.
«Nous sommes obligés de le jumeler àd'autres manifestations», ajoute-t-il. Autrement dit, pour compter sur l'assistance des pouvoirs publics et espérer bénéficier de l'aide matérielle, vitale en pareil événement, Numidya devra, chaque année, «accoler» une dénomination supplémentaire àYennayer. En janvier 2006, la commémoration du centenaire de Si Muhand U Mhand était venue «donner de l'envergure» àla fête de Yennayer et on avait même assisté àla visite surprise de la ministre déléguée chargée de la recherche scientifique, Souad Bendjaballah. Lundi dernier (22 janvier), le wali d'Oran lui-même est venu prendre part àl'ouverture officielle du Festival culturel de l'amitié et du tourisme, intitulé choisi cette année pour «épauler» Yennayer. «Ce festival nous permettra également d'emmener nos invités en visite sur des sites historiques àSanta Cruz et Bethiou», pousuit M. Zammouche pour expliquer toutes les vertus de ce que nombre d'observateurs qualifient de mue d'une association qui demeure àl'avant-garde de la défense et de la promotion de la culture amazighe.
Sur le plan de la programmation, Numidya a organisé, du lundi 22 au vendredi 26, une série de manifestations au Palais de la culture et des arts d'Oran (PACO), au théâtre régional et àla cinémathèque, allant de la projection du film Si Muhand U Mhand àplusieurs conférences, dont une de Abdessalam Abdennour, en passant par des pièces de théâtre, des rencontres poétiques, un défilé de mode En outre, l'inamovible exposition qui accompagne toujours ces manifestations se tient au palais de la Culture et présente différents échantillons de l'habillement traditionnel berbère, des ouvrages artisanaux ou encore un certain nombre de livres portant sur l'histoire amazighe. «C'est la direction de la jeunesse et des sports qui prend en charge toutes les dépenses inhérentes àl'organisation de l'événement», indique notre interlocuteur qui précise toutefois que, sur le million de dinars dont Numidya a bénéficié, seuls 25% seront consacrés au festival. «Le reste servira àla création de nouvelles troupes artistiques, àl'amélioration du journal de l'association et àsa traduction en arabe», explique-t-il. Pour le même responsable, il ne fait aucun doute que, outre le Haut-Commissariat àl'amazighité (HCA) dont le responsable M. Merahi n'avait pas assisté àl'inauguration, les pouvoirs publics ont été d'un apport considérable pour la réussite de ce festival.
«Depuis huit mois, nous sommes sur le pied de guerre pour être dans les temps», confie Saïd Zammouche. «Mais grâce àla direction de la culture, àla direction de la jeunesse et des sports et aux différents établissements culturels d'Oran qui nous ont ouvert leurs portes le festival se déroule bien», ajoute le président de l'association Numidya.
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