L'Ø©conomiste -12/01/2007
Marrakech, la première ville touristique du Maroc, a connu le démarrage de la première campagne de sensibilisation du secteur hôtelier àla rationalisation de l’énergie et des ressources naturelles, dans le cadre du premier atelier national sur la gestion écologique en hôtellerie organisé en collaboration avec les ministères du Tourisme et de l’Aménagement du territoire et de l’environnement.
Les deux départements annoncent la mise en place d’un guide où seront répertoriés les hôtels «verts». En clair, ceux qui auront adopté une démarche environnementale. Ils éditent par ailleurs des vignettes et brochures incitant les clients d’établissements àrationaliser leur consommation d’eau. Aux hôtels maintenant de jouer un rôle de relais auprès des utilisateurs. De son coté, la Fondation Mohammed VI pour la protection de l’environnement a lancé le label «Clé verte», importé du Danemark et qui est accordé aux établissements touristiques qui répondent aux critères de bonne gestion environnementale. La Fondation et le ministère du Tourisme examinent la possibilité d’intégrer ce label dans les normes de classification.
Par ailleurs, il a été aussi question de faire le point sur les mécanismes de rationalisation d’eau et d’énergie. Un tourisme durable et surtout écologique. «C’est ce qui est souhaité pour le développement du secteur àl’avenir», souligne le représentant du ministère de tutelle. Des établissements ont déjàmené quelques expériences, comme le groupe Accor qui a opté pour les chauffe-eau solaires (1.600 m2) ou encore le Tikida Garden de Marrakech qui s’est équipé d’économiseurs d’eau. Ce qui lui a permis de réaliser près de 30 % d’économie de sa consommation. «Mais, l’utilisation des instruments d’économie d’énergie dans le secteur hôtelier est encore balbutiante», indique Saïd Mouline, président de la commission environnement àla CGEM (Confédération générale des entreprises du Maroc).
La commission Environnement est chargée de développer le processus d’engagement volontaire en matière d’environnement, proposer et négocier avec l’Etat des fonds dédiés àla production propre. Après la mise en place des chartes de production propre avec les cimentiers et l’industrie pharmaceutique, la CGEM estime que l’hôtellerie « doit garantir le même service avec le minimum d’énergie».
Dans cet objectif, deux fonds de financement sont déjàmis en place. Il s’agit du Fonds de dépollution industrielle (FODEP) et tout récemment le Fonds de garantie d’efficacité énergétique et des énergies renouvelables avec Dar Damane. « Plus que les fonds financiers, nous avons besoin d’une adaptation et changement de textes», commente Abdelatif Kabbaj, président du groupe Kenzi. A ce titre, ce dernier cite un exemple concret, celui des normes de classements qui sont, àson avis, àrevoir. En effet, le ministère du Tourisme impose une baignoire dans les établissements de 4 * et plus. Alors que les normes environnementales internationales incitent les hôteliers àproposer des douches, plus économiques.
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