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Les deux aéroports de Rio ont enregistré 52 retards de vols entre mercredi soir et jeudi matin (1-2 novembre), selon la radio d'informations CBN. A l'aéroport international Tom Jobim, la police est intervenue lorsque quelque 400 passagers dont certains avaient passé la nuit sur place ont endommagé des installations de la compagnie Gol.
A Salvador, dans l'Etat de Bahia (nord-est) des passagers ont voulu envahir la piste, tandis qu'àBrasilia des voyageurs ont menacé d'occuper un avion, selon l'agence Estado. Tumulte, insultes et bousculades se sont multipliés àtravers le Brésil où de nombreux passagers ont dû passer la nuit dans des conditions précaires dans les aéroports.
Les 2.706 contrôleurs aériens (2.112 militaires et 594 civils) observent depuis une semaine une grève du zèle, afin d'attirer l'attention sur leurs conditions de travail.
Ils ont ainsi décidé de ne plus surveiller simultanément que 14 avions au lieu de 16 à17, après que des "erreurs humaines" eurent été évoquées dans l'enquête sur l'accident le plus grave de l'aviation brésilienne, survenu le 29 septembre, selon l'ancien directeur du département de l'aviation civile le général Mauro Gandra.
Cet accident a servi de détonateur àla crise. Un Boeing 737 de la compagnie Gol s'était écrasé avec 154 personnes àbord en Amazonie après une collision avec un avion d'affaires Legacy de la compagnie américaine. Huit contrôleurs aériens ont été suspendus le temps de l'enquête.
Le quotidien Folha de Sao Paulo a révélé jeudi (2 novembre) que selon le décryptage de la boîte noire, les pilotes américains du Legacy auraient reçu de la tour de contrôle de Sao José dos Campos (Sao Paulo) l'instruction de voler àla même altitude que le Boeing (NYSE: BA - actualité) , soit 37.000 pieds. Le plan de vol initial prévoyait que le Legacy devait descendre à36.000 pieds àla hauteur de Brasilia pour remonter ensuite à38.000 pieds.
En raison de la grève du zèle, le gouvernement a décidé de modifier les routes pour soulager certaines tours de contrôle et de limiter le trafic des jets d'affaires aux heures de pointe.
Le commandant de la force aérienne Luiz Carlos Bueno a annoncé jeudi (2 novembre) la convocation de 149 contrôleurs militaires aériens pour aider ànormaliser le trafic aérien.
La veille, le ministère de la Défense avait annoncé l'embauche de 60 nouveaux contrôleurs, mais le ministre Waldir Pires avait estimé que le retour àla normale prendrait "30 ou 60 jours".
Le transport aérien est en pleine expansion au Brésil. Selon l'autorité aéroportuaire Infraero, le trafic de passagers a augmenté de 36% en deux ans (2004 et 2005) tandis que 83,52 millions de mouvements de passagers ont été enregistrés l'an dernier.
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