"La médecine argentine a une excellente réputation en général, en particulier dans le domaine esthétique, et cela coûte trois àquatre fois moins cher qu'en Europe", explique César. "Une rhinoplastie, qui coûte de 3 000 à4 000 dollars au Canada, revient àseulement 1 200 dollars àBuenos Aires", renchérit Shirley, venue de Montréal pour se faire refaire le nez. Depuis la dévaluation du peso en 2001, le taux de change favorable explique le boom du tourisme traditionnel en Argentine. A tel point qu'il a rapporté, en 2006, plus de devises que les exportations de céréales et de viande, piliers traditionnels de l'économie argentine. Plus de quatre millions d'étrangers ont visité l'Argentine cette année, selon le secrétariat d'Etat au tourisme.
Voyager et se refaire une beauté est une des options en vogue. Plusieurs agences spécialisées àBuenos Aires proposent des "packages" qui concilient chirurgie esthétique et tourisme. C'est le cas de Plenitas. "Nous avons commencé en 2004 avec une équipe de chirurgiens ayant des années d'expérience, explique le président de l'agence, Roberto Gawianski, dans son bureau d'un quartier résidentiel de la capitale. A ce jour, près de 2 000 interventions ont été réalisées, dont 70 % chez des femmes. En ce qui concerne la nationalité, 67 % de nos clients viennent des Etats-Unis et du Canada, les autres du Chili et d'Europe, d'Espagne en particulier àcause de la langue."
La particularité de Plenitas est d'offrir "un service intégral" avec des équipes non seulement de chirurgiens, mais aussi des psychologues, des spécialistes antidouleur et des accompagnateurs bilingues, qui prennent en charge les patients dès leur arrivée àl'aéroport. Ces touristes dépensent en moyenne 5 000 euros et se soumettent souvent àplusieurs interventions.
Les interventions les plus demandées sont les liposuccions, les liftings et les rhinoplasties. Le contact se fait généralement par Internet. Le patient envoie sa demande avec photos et dossier médical. "Nous analysons soigneusement chaque cas pour écarter les patients conflictuels qui ont des troubles psychiques", précise le chirurgien en chef de Plenitas, le docteur Eduardo Gallo. Il reçoit une centaine de messages électroniques par semaine. "L'Argentine dispose d'un atout climatique, ajoute-t-il. Les Européens comme les Américains profitent de l'époque des vacances d'été dans leurs pays pour venir se faire opérer àBuenos Aires, où c'est l'hiver austral. Toute chirurgie plastique est déconseillée en été àcause des risques du soleil."
A l'agence Plenitas, on précise que la partie touristique se fait avant les interventions. "Nous calculons le temps de séjour en fonction de chaque opération et de la récupération nécessaire de nos patients", indique le docteur Gallo, qui affirme ne jamais avoir eu de problèmes après que les clients sont rentrés dans leurs pays. César, pour sa part, projette de revenir l'an prochain en Argentine, mais cette fois-ci "en simple touriste", pour découvrir la Patagonie.
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