L’Organisation mondiale du tourisme (OMT) continue dans sa quête d’associer développement durable et lutte contre la pauvreté. Le sujet qui a concentré l’essentiel des travaux de l’Organisation lors d’un séminaire àTanger a débouché sur une série de propositions. Pour l’OMT, la solution passe par le biais de plusieurs mécanismes. «Il s’agit essentiellement d’actions destinées àassurer une meilleure intégration des tissus les plus défavorisés de la société», indique Eugenio Yunis, consultant de l’OMT. Il s’agit d’abord de leur assurer un accès au marché du travail par des actions d’embauche au sein d’entreprises touristiques. Un autre volet est la mise en place de mécanismes de fourniture de biens et de services issus des couches défavorisées àces entreprises. L’Organisation va jusqu’àconseiller la mise en place d’une taxe du pauvre qui frapperait les revenus et bénéfices du tourisme. Afin d’accompagner ces mécanismes dans leur application, l’Organisation mondiale du tourisme a lancé en 2002 l’initiative STEP. Il s’agit d’une fondation dont le siège est en Corée. 4 projets ont déjàété financés par la Fondation en Afrique: en Ethiopie, en Guinée Conakry, au Kenya et sur un ensemble de parcs nationaux de plusieurs pays de l’Afrique de l’Ouest. 9 autres projets seront mis en place en 2006: Ghana, Colombie, Mali, Guatemala, Nicaragua et Vietnam. Mais tout n’est pas gagné d’avance pour l’OMT. Des défis subsistent, malgré la mise en place du programme STEP. Un premier pas serait de lutter en faveur de l’introduction des mesures de réduction de la pauvreté dans les stratégies nationales du tourisme. Certains pays ont fait le pas, tel le Maroc qui a intégré cette donne dans sa stratégie globale touristique. Le département du tourisme est ainsi membre de l’équipe d’innovation de l’Initiative nationale pour le développement humain (INDH). Cette équipe travaille sur les activités génératrices de revenus. Le ministère du Tourisme y travaille àtravers la rédaction de guides pratiques et de manuels de procédures àdestination des populations locales et des porteurs de projets.
Il est àrappeler que le président français Jacques Chirac a lancé l’idée de prélever de 1 à40 euros sur le prix des billets d’avion afin d’alimenter un fonds spécial de solidarité internationale, le «Unitaid». Ces recettes serviraient àfinancer l’achat de médicaments pour contrer les grandes pandémies qui frappent le continent africain, tuberculose, sida et paludisme. Pour l’instant, seuls quatre Etats, en plus de la France, se sont engagés formellement àappliquer cette surtaxe en 2006: le Chili, le Brésil, la Norvège et le Royaume-Uni. Le reste des pays tarde àse rallier àla proposition. D’autant plus que la proposition ne manque pas de critiques même de la part des ONG. Ces dernières craignent que ces mesures ne fassent que maquiller sans s’attaquer aux vraies causes du problème sanitaire des pays du sud. |