L'express.mu -24/04/2006
Faire que le tourisme profite aux groupes vulnérables, réduisant ainsi la pauvreté… C’est l’ambition affichée par le Groupe Développement, une ONG française. Elle a organisé, àla fin de la semaine dernière, un séminaire sur la question avec des représentants d’institutions du tourisme. Seule ombre au tableau, àpart les groupes Beachcomber et One&Only Resorts, les hôteliers brillaient par leur absence et Xavier-Luc Duval, le ministre du Tourisme, des Loisirs et des Communications extérieures s’est fait excuser.
Rashid Beebeejaun, le vice -Premier ministre et ministre des Infrastructures publiques a rappelé les ambitions déclarées de Maurice en tant que destination touristique. “Accueillir deux millions de touristes en 2010 implique un profond changement dans les mentalités et les attitudes. Mais il faudra aussi voir comment le plus grand nombre – et le pays en général – peut en tirer des bénéficesâ€Â, insiste-t-il. Dans une telle logique, la mise en place de projets touristiques pour les plus vulnérables est devenue une nécessité, voire même une urgence.
Le Groupe Développement est une ONG française qui met en place des projets touristiques en Afrique et en Asie pour lutter contre la pauvreté. Il conduit un programme d’action en collaboration avec l’Union européenne, le gouvernement français, l’Organisation mondiale du tourisme et les Nations unies, entre autres. Il a publié un guide des bonnes pratiques pour la réduction de la pauvreté par le développement de projets touristiques. Une démarche qui repose sur deux principes majeurs : l’adéquation entre les moyens àmobiliser et les résultats attendus; l’implication directe des plus pauvres dans la réalisation des projets de développement touristique.
François Vellas, universitaire et économiste français spécialisé en tourisme et coordonnateur des programmes tourismes pour le compte du Groupe Développement, a effectué, hier une rapide présentation de la méthodologie utilisée et en a profité pour parler du cas mauricien. Pour lui, Maurice est un leader en tourisme. Il a même fait remarquer qu’il y a, dans l’île, un tourisme d’intérieur somme toute assez vivace. Dans le cas de l’artisanat, si les produits existent, il faut surtout les renouveler, en faire des produits “de modeâ€Â, “attractifsâ€Â. Le but est de trouver des débouchés aux projets mais aussi de susciter l’exemple, au niveau international.
Le Groupe Développement cite également plusieurs projets d’intégration de groupes vulnérables dans des pays du Sud tels que le Mozambique, la Thaïlande, le Sri Lanka ou l’Indonésie. Il met en avant, notamment, les expériences qui ont associé des travailleurs handicapés et le secteur touristique. Une expérience qui pourrait se répéter àMaurice, comme le souhaite le Groupe Développement.
Rashid Beebeejaun semble très réceptif àl’idée. Quant àHerbert Couacaud, P.-d.g. de Beachcomber Hotels, il n’a pas attendu cette année pour impliquer son groupe dans la réduction de la pauvreté. Avec la Fondation Espoir et Développement, Beachcomber a mis en place un programme d’aide aux plus vulnérables depuis 1999. “ 70 millions ont été investis en sept ans, 100 jeunes ont pu trouver un emploi depuis trois ansâ€Â, résume Malenn Oodiah, le président de la FED.
Aujourd’hui, la fondation se lance dans un programme d’aide aux projets de micro entreprise. Lancé il y a trois mois, le projet de la FED est axé sur la création artisanale. “Avec les boutiques d’hôtels, les débouchés sont intéressants pour de tels projetsâ€Â, insiste Malenn Oodiah. Le projet artisanat de la FED est justement cité en exemple par le Groupe Développement. Quant àFrançois Vellas, il estime que le séminaire devra déboucher sur des actions concrètes, “grâce àl’implication d’une majeure partie, des pôles d’activités du tourismeâ€Â.
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