PARIS (AFP) - 19/03/2006 15h29 - Riche d'une collection de près de 300.000 objets témoignant des arts et civilisations d'Afrique, d'Asie, d'Océanie et des Amériques, le musée du quai Branly ouvre dans trois mois avec l'objectif de montrer les cultures autant que de les faire vivre.
Le musée, le premier d'envergure àsortir de terre en France depuis le Centre Pompidou en 1977, sera inauguré le 20 juin par Jacques Chirac. Le président de la République lui-même, amateur réputé et averti des arts premiers, avait affirmé en 1995 vouloir leur donner "leur juste place dans les institutions muséologiques de France".
Onze ans plus tard, conçu par l'architecte Jean Nouvel, un immense bâtiment de 220 m de long posé sur pilotis s'élève àun jet de pierre de la Tour Eiffel, au milieu d'un jardin d'1,8 ha planté d'arbres.
A l'extérieur, selon les façades, des peintures aborigènes, des vitraux en losanges, des brise-soleil façon "sabre japonais" alternent avec des caissons marron, jaune ou orangé et un immense mur végétal de 800 m2. A l'intérieur, une ambiance tamisée, encore adoucie par un mobilier aux couleurs chaudes, protègera les oeuvres exposées.
La collection rassemble quelque 290.000 objets, issus dans leur quasi-totalité du musée de l'Homme et de l'ancien musée des arts d'Afrique et d'Océanie. Inventoriés, restaurés et numérisés, ils pourront être consultés sur internet.
Statuettes chupicuaros du Mexique, dont l'une sert d'emblème au musée, plaques du Bénin, tapas (tissus d'écorce) polynésiens ou marionnettes japonaises seront exposés dans l'espace des collections permanentes. Une dizaine d'expositions temporaires par an permettront de faire circuler les réserves, pour des présentations thématiques.
Pour le président du musée Stéphane Martin, qui espère accueillir un million de personnes par an, il s'agit de faire comprendre aux visiteurs que "découvrir les Dogons du Mali, cela peut être aussi enthousiasmant que de voir l'exposition d'un grand maître de la peinture".
Panneaux aux textes courts et explicatifs, programmes multimédias, films ou bandes sonores, permettront au visiteur de faire son propre programme, avec le degré d'information souhaité. Une médiathèque, riche de 200.000 volumes et d'un fonds photographique de 700.000 vues est également àdisposition.
Ni musée d'art, ni musée d'ethnologie, ni centre de recherches, le musée a l'ambition d'être tout cela àla fois. Au delàde la conservation des objets, le musée veut les faire vivre, par le dialogue avec les cultures anciennes ou contemporaines d'une part, la recherche scientifique et l'enseignement de l'autre.
Ainsi, une programmation foisonnante de manifestations variées - présentations thématiques, conférences, débats, spectacles - trouveront place dans les espaces d'expositions temporaires, dans un théâtre modulable de 520 places et un cinéma de 120 places.
Fort de nombreux partenariats avec des structures universitaires et des musées français et étrangers, un important pôle de recherche et d'enseignement accueillera étudiants et chercheurs de tous pays, impulsant des projets.
Le musée, d'un coût de 235,2 M EUR - 7% de plus que le budget initial, selon son président - emploie 200 personnes. Avec une structure d'établissement public, il est placé sous la double tutelle du ministère de l'Education nationale et de la Recherche, et de la Culture et de la Communication.
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