Courrier International 02/01/2006
Après vingt années de guerre civile, l'Angola semble avoir définitivement tourné le dos aux conflits et àl'instabilité politique pour se lancer résolument vers un développement économique grâce àses multiples ressources naturelles et, depuis peu, touristiques. "L'Angola, connu pour ses puits de pétrole et ses diamants, pourrait devenir l'une des meilleures destinations touristiques africaines si les projets du gouvernement pour son industrie touristique naissante sont réalisés," rapporte le quotidien sud-africain Business Day.
"Le secteur du tourisme et de l'hébergement a apporté une contribution de 96,9 millions de dollars àla croissance de l'économie angolaise en 2004, selon des chiffres fournis par le vice-ministre angolais du Tourisme et des Hôtels Paulino Baptista," relève l'Angola Press Agency. Selon cette même source, "le nombre de touristes étrangers en Angola est passé de 106 600 en 2003 à194 300 en 2004, soit une augmentation de 82 %".
Cette croissance du secteur touristique angolais s'inscrit dans un dynamisme généralisé de l'économie nationale. "La Banque mondiale et Le Fonds monétaire international ont récemment mentionné dans un rapport que la croissance économique de l'Angola a été évaluée cette année à14 %, et qu'elle devrait atteindre 25 % pour l'année prochaine." rapporte Business Day.
Tout n'est pourtant pas si rose, et le quotidien sud-africain rappelle que les mines antipersonnel qui pullulent dans le pays – "environ 10 millions" – sont un frein majeur àl'essor du secteur touristique angolais. Au problème des mines sur les sites touristiques s'ajoute l'insuffisance des dessertes aériennes dans le pays. Les vols pour Luanda, la capitale, sont peu nombreux parce que le gouvernement angolais, "comme la majorité de ses pairs africains, ferme son espace aérien àla concurrence pour favoriser les compagnies publiques," s'insurge l'économiste sud-africain Anton Richman cité par Business Day. Le journal économique relève qu'"un vol Johannesburg-Luanda en classe économique est plus cher qu'un vol Johannesburg-Londres, une distance pourtant trois fois plus longue".
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