AFP- 25 décembre 2005
Les prix des locations de chalets et d'appartements sont en moyenne 30 à50% moins chers en Suisse qu'en France. En revanche, les forfaits de ski restent nettement moins intéressants chez nous que de l'autre côté de la frontière
Coup sur coup, deux quotidiens français viennent de crier haro sur la cherté des stations tricolores. «Ski: comparez les prix», titre Le Parisien, qui souligne que la France «pratique des tarifs d'hébergement plus élevés que ses voisins». «La Suisse, souvent moins chère que la France», avance sur une pleine page Le Figaro. Doit-on ces titres accrocheurs aux bonnes relations qu'entretient Michel Ferla, le directeur pour la France de Suisse Tourisme, avec les journalistes parisiens? Pas seulement. C'est le Ministère français du tourisme lui-même qui a mis les pieds dans le plat en commandant àOdit France une étude intitulée «Le positionnement de l'offre française de sports d'hiver». Le rapport établit des comparaisons avec les pays voisins: Suisse, Italie, Allemagne, Autriche, Espagne.
Le résultat, dont nous publions quelques extraits, n'est pas très favorable aux 357 stations de ski françaises. Elles sont souvent trop chères, au niveau des locations et des tarifs des hôtels trois étoiles. L'étude leur demande aussi de prendre exemple sur la Suisse, mieux adaptée aux attentes des touristes «concernant notamment la tradition et la famille, les activités hors ski et après ski». Avant même de franchir la frontière, les Parisiens pourront au moins humer la cuisine suisse: Suisse Tourisme a transformé le restaurant du Lafayette Maison, sur les grands boulevards, en... chalet suisse. «Sur les dix premiers mois de l'année, nous avons enregistré une augmentation de 8,8% des visiteurs français en Suisse. Les Français commencent àse faire àl'idée que, finalement, nous ne sommes pas si chers qu'ils l'imaginaient», constate Michel Ferla.
Mais comment nos voisins des deux Savoies ou de l'Isère prennent-ils les chiffres du Ministère du tourisme? «Je suis très sceptique. Dans la restauration comme dans l'hôtellerie, la Suisse reste beaucoup plus chère que nous», répond-on àl'Office du tourisme d'Annecy. En revanche, Michel Giraudy, directeur de la prestigieuse station de Val-d'Isère, est beau joueur. «Bravo pour la Suisse! Nous devons être d'autant plus vigilants que nos voisins deviennent compétitifs», commente-t-il. Même son de cloche de la part de Grégory Guzzo, directeur adjoint de l'Office du tourisme de Brides-les-Bains. «Effectivement, nous sommes un peu plus chers. Mais ce n'est pas tout, l'offre suisse est souvent un peu plus typique, et la qualité de l'accueil meilleur.»
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