Liberation (26/12/2005)
Le Rwanda cherche àchanger son image en devenant une destination privilégiée pour le tourisme haut de gamme grâce àses paysages àcouper le souffle et ses gorilles de montagne, espèce rarissime.
"Le Rwanda est connu pour des raisons négatives: le génocide qui a été perpétré ici il y a dix ans", explique la directrice de l'Office rwandais du tourisme, Rosette Rugamba.
Mais avant les massacres, dans les années 1980, les touristes venaient par milliers dans ce petit pays d'Afrique centrale, attirés par les gorilles dans le nord-ouest et par le Parc national de l'Akagera dans l'est, qui abritait des éléphants, des léopards, des lions et des buffles.
En 2002, les autorités rwandaises ont décidé de relancer le tourisme, totalement anéanti après le génocide.
Le Rwanda entend "générer 100 millions de dollars en recettes de tourisme d'ici 2010 en mettant l'accent sur des activités susceptibles de rapporter beaucoup d'argent sans nuire àl'environnement", explique Mme Rugamba.
Le pays a déjàdépassé ses objectifs àcourt terme: en 2004, il a accueilli 27.000 visiteurs, qui ont généré 15 millions de dollars (13 millions d'euros), alors que l'objectif était de 20.000 touristes pour 13 millions de dollars (11 millions d'euros).
Jusqu'àtrès récemment, une fois sortis de la capitale Kigali, même les touristes les plus fortunés devaient se résigner àse laver sous un mince filet d'eau froide et àcoucher dans des draps synthétiques.
Maintenant, dans la station balnéaire de Gisenyi (nord-ouest), le visiteur aisé peut choisir un maillot àla boutique de l'hôtel quatre étoiles Kivu Sun, avant de s'installer sur une petite plage privée sur la rive du lac.
Et si vous êtes plus "vert" que plage et ne rechignez pas àdépenser 400 dollars (337 euros) par couple en pension complète, vous pouvez séjourner au premier "éco-lodge" du pays, perché sur une crête entre deux ravissants petits lacs du nord-ouest, Ruhondo et Burera, non loin de l'habitat naturel des gorilles de montagne.
L'électricité est produite grâce àdes panneaux solaires, et les cendres remplacent l'eau dans les toilettes.
La plupart des clients du lodge sont prêts àdépenser 375 dollars (316 euros) par personne pour passer une heure, souvent àquatre pattes tellement le terrain est glissant, en compagnie des gorilles des montagnes.
Ces animaux, en voie d'extinction, ont survécu àla guerre civile de 1990-1994 car ils vivaient en altitude, sur les flancs des volcans. En revanche, la faune de l'Akagera a été décimée: la population des lions se compte actuellement sur les doigts des deux mains.
Mais plus que la présence rarissime des lions, c'est l'histoire récente du pays qui gêne les touristes.
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