Paris (Le Monde) 18/12/2005 - Malgré les divisions àdroite et le lobbying des compagnies aériennes, la taxe sur les billets d'avion, souhaitée par Jacques Chirac en faveur de l'aide au développement, a été votée jeudi par l'Assemblée nationale.
Principale disposition du collectif budgétaire pour 2005, la taxe sur les billets d'avion, dont le produit ira en priorité àla lutte contre le sida dans les pays pauvres, a été votée àl'Assemblée nationale avec le soutien de la gauche. Les députés UDF et UMP réfractaires ont néanmoins obtenu qu'un bilan soit effectué deux ans après son entrée en vigueur, conditionnant sa poursuite. Tout en s'affirmant favorables àune aide aux pays en voie de développement, ces députés ont estimé qu'il fallait soit trouver les 210 millions d'euros attendus de cette mesure par des redéploiements de crédits, ou bien qu'il fallait attendre qu'un "nombre significatif" d'autres pays européens s'y rallient.
Ils jugent en effet, en phase avec les employeurs et syndicats du secteur, exceptionnellement unis contre ce dispositif, que cette taxe risque de coûter cher au transport aérien et de se traduire par des pertes d'emplois. La fronde avait commencé la semaine passée en commission où un amendement de suppression, présenté par Charles de Courson (UDF), avait failli être voté. En séance, M. de Courson et plusieurs députés UMP, comme Pierre Lellouche, sont repartis àla charge, tandis que le ministre du Budget Jean-François Copé les exhortait "en conscience" àvoter la taxe.
La taxe doit être instaurée àpartir du 1er juillet 2006. Elle coûtera entre 1 et 40 euros en fonction des classes et des destinations. Didier Migaud (PS) a aussi défendu en vain la création d'une taxe similaire sur les croisières maritimes. Lionnel Luca (UMP), qui souhaitait que les élus bénéficiant de billets gratuits s'acquittent quand même de la taxe, n'a pas non plus obtenu gain de cause. |