PHUKET (Thaïlande) (AFP) -06/11/2005 - Dix mois après le violent tsunami de décembre qui avait fait fuir les touristes, les vacanciers semblent revenir en masse en Thaïlande qui se met àespérer en un renouveau durable àl'ouverture cette semaine de la haute saison.
"Je suis ravi de pouvoir dire que, àcompter de ce mois-ci, les choses prennent une bonne tournure", lance Luzi Matzig, directeur général de l'agence de voyages Asian Trails àBangkok.
Le taux d'occupation des hôtels le long de la côte des Andaman, où près de 5.400 personnes ont été tuées lors du raz-de-marée, devrait grimper jusqu'à80% d'ici décembre, grâce au retour en Thaïlande de millions de vacanciers.
Les hôtels, qui n'étaient jusqu'àprésent occupés qu'à20-30%, sont presque complets pour la haute saison, selon M. Matzig.
Robert Kratz, moniteur de plongée de Los Angeles, explique être revenu àPhuket pour la première fois depuis trois ans et n'avoir vu que très peu de traces du raz-de-marée qui a fait au total plus de 200.000 morts sur le littoral de l'océan Indien.
"On pourrait àpeine deviner ce qui s'est passé, àmoins de marcher jusqu'au bout de la plage où on continue ànettoyer", témoigne-t-il.
Mais dans les zones les plus touchées, comme plus au nord àKhao Lak ou sur l'île paradisiaque de Phi Phi, seule la moitié des hôtels et autres installations touristiques endommagés ont été remis en état, selon M. Matzig. Certains hôtels ont tout simplement abandonné les travaux, ajoute-t-il.
Les touristes reviennent, assurent les Autorités du tourisme de Thaïlande (TAT). "Les réservations pour la haute saison sont aux alentours de 80-90% et nous seront complets pour le Nouvel An", explique le porte-parole Tanes Petsuwan.
La plupart des touristes viennent d'Europe et en particulier des pays scandinaves, selon lui, bien que ce soit justement les nationalités qui ont enregistré le plus grand nombre de morts lors de la catastrophe.
Les Asiatiques, pourtant moins touchés, "semblaient en début d'année plus réticents àrevenir en des endroits comme Phuket", explique Peter Semone, vice-président de l'Association des professionnels du voyage d'Asie-Pacifique (PATA).
"Ils ont tendance àêtre plus superstitieux et sont effrayés àl'idée de prendre des vacances dans un endroit qui a été au centre de tant de morts", déclare-t-il. "Mais, pour Noël, les choses reviennent àla normale làaussi".
Le tourisme représente 6% du produit intérieur brut (PIB) thaïlandais. L'an dernier, le pays a attiré 11,6 millions de touristes étrangers. A elle seule, l'île de Phuket en a recueilli 2,75 millions.
Une dizaine de millions de touristes se sont rendus en Thaïlande sur les neuf premiers mois de cette année, a fait savoir la Banque de Thaïlande. Les chiffres pour le mois de septembre ont même dépassé ceux publiés un an auparavant.
Les entrées ont chuté de 10% dans les trois mois qui ont suivi le raz-de-marée, mais, plutôt que d'annuler leurs vacances, de nombreux touristes étrangers ont décidé de se rendre dans d'autres régions de Thaïlande.
"Samui et autres ont bénéficié d'un afflux ces derniers mois, mais cela régresse actuellement", précise M. Semone.
L'industrie ne veut cependant pas crier victoire trop tôt et croise les doigts dans la crainte d'une nouvelle flambée de grippe aviaire. La maladie a tué une personne en Thaïlande fin octobre, portant à13 le nombre des morts depuis 2003.
Mais M. Tanes souligne que "cette vague semble toucher l'ensemble du monde, pas seulement l'Asie" |