La désaffection des visiteurs américains annonce une saison touristique estivale difficile pour plusieurs régions du Québec.
Sans avoir encore de données précises sur les dernières semaines, la majorité de la dizaine d'Associations touristiques régionales (ATR) que nous avons contactées prévoient que l'été 2006 sera moins bon que l'été 2005, ou tout au plus semblable. Environ un tiers des régions - celles qui comptent généralement peu sur la clientèle américaine - prévoient cependant connaître une meilleure saison que l'année dernière.
L'appréciation du dollar canadien, la hausse du prix de l'essence et la confusion entourant l'imposition du passeport obligatoire sont autant de facteurs expliquant que les Américains sont peu nombreux à visiter le Québec cet été.
Les Cantons-de-l'Est sont l'une des régions les plus touchées, avec une baisse prévue de 5 à 10 % du nombre de visiteurs américains cet été. Ils seront environ 100 000 à visiter la région cet été, elle qui en a déjà accueilli 175 000 en 2002.
"Après le 11 septembre, la vache folle, le SRAS, le taux de change et le prix du pétrole, est venue s'ajouter la confusion au sujet du passeport", explique Alain Larouche, directeur général de Tourisme Cantons-de-l'Est. Heureusement, les Ontariens sont de plus en plus nombreux dans les Cantons-de-l'Est : on en attend de 5 à 10 % de plus cette année.
Les Américains tardent également à arriver dans la Vieille Capitale. Ce qui, selon Daniel Gagnon, directeur des communications de l'Office de tourisme et de congrès de Québec, devrait entraîner une baisse de 2 à 3 % du nombre de visiteurs à la fin de la saison, par rapport à l'an dernier.
"Les Américains seront difficiles à remplacer, remarque M. Gagnon. Et la concurrence pour attirer les Québécois, qui sont le pain et le beurre de l'industrie touristique au Québec, est féroce."
Û Montréal aussi les Américains sont moins nombreux. Heureusement, souligne Pierre Bellerose, vice-président recherche, relations publiques et développement de produit de Tourisme Montréal, des événements tels que le congrès des Kiwanis et les Outgames en juillet vont permettre à la métropole de s'en tirer sans baisse - ni hausse - à la fin de la saison.
"Le fait que la ville soit très animée avec ses festivals commence à attirer des congrès durant l'été, ce que nous n'avions pas avant", dit-il.
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