Nour-eddine saoudi
PEKIN (AFP) - 08/08/2005 09h53 - Boeing a frappé un grand coup lundi dans le match qui l'oppose àAirbus en Chine où il a vendu ses 42 premiers "Dreamliner" pour un peu plus de cinq milliards de dollars.
L'annonce de ces signatures étaient certes attendues, l'accord global ayant été finalisé en janvier et en partie confirmé le mois dernier, mais le résultat n'en a pas pour autant moins de valeur.
Les compagnies acheteuses de ces 787 sont Air China (15 appareils), China Eastern (15), Shanghai Airlines (9) et Xiamen Airlines (3).
Le montant total s'élève à5,04 milliards de dollars, a précisé le géant américain qui possède environ 60% du marché chinois.
Le 29 juillet, l'avionneur de Chicago avait indiqué qu'il était en train de finaliser un accord pour vendre àcinq compagnies chinoises 50 Boeing 787, sur une commande initiale de 60 appareils (7,2 milliards de dollars) annoncée en janvier.
Le vice-président de Boeing Communications pour la Chine a précisé lundi que les discussions se poursuivaient avec Hainan Airlines et China Southern.
"Les autres accords avec les autres compagnies sont encore en chantier", a déclaré Georges Liu àl'AFP, sans préciser sur combien d'appareils portaient les discussions.
Dans un communiqué, Boeing a toutefois réaffirmé que 18 appareils étaient encore en jeu. "Nous sommes confiants quant au résultat dans un avenir proche", assure le communiqué.
Fin juillet, Airbus avait de son côté signé une commande ferme pour l'achat de 20 exemplaire de l'A330 par la compagnie nationale Air China, pour un montant de 3,1 milliards de dollars.
Cette commande d'Air China avait été annoncée le 27 janvier, le même jour que celles de Boeing pour le 787, soulignant l'âpreté du match Boeing/Airbus en Chine.
La production du "Dreamliner", un long courrier de 217 sièges dont Boeing promet qu'il consommera moins que tous les autres avions existants sur le marché, doit démarrer en 2006. Son premier vol est prévu pour 2007 et les premières livraisons pour l'année suivante.
Le 787 sera concurrencé par l'A350 d'Airbus, que la Chine a commandé àcinq exemplaires.
"C'est un combat sans fin entre les deux, qui va et qui vient", a commenté Chris Sendor, un analyste aéronautique chez le courtier DBS Securities àSingapour.
"Les contrats signés lundi ne sont qu'une étape supplémentaire, il y en a beaucoup d'autres àvenir pour les deux constructeurs", estime cet expert.
Le marché chinois, qui de l'avis des observateurs est appelé àdevenir le second de la planète derrière les Etats-Unis, dépassant l'Europe, fait l'objet d'une rude concurrence entre l'européen Airbus et l'américain Boeing. Selon Airbus, les ventes potentielles peuvent atteindre 1.600 appareils dans les deux décennies àvenir. Boeing en prédit deux milliers.
Le nombre de passagers transportés en 2004 en Chine s'est élevé à122 millions, en hausse de 16% sur un an, une croissance deux fois supérieure àla moyenne du marché mondial.
Afin de gagner des parts de marché en Chine, Boeing aussi bien qu'Airbus ont décidé d'impliquer davantage des fournisseurs chinois dans la construction de leurs avions.
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