Libération - 25 juin
La région avait été interdite aux visiteurs après les émeutes qui avaient endeuillé la capitale, Lhassa, en mars. On ignore cependant si les journalistes pourront entrer dans la région.
Trois jours après le passage de la torche olympique à Lhassa, le Tibet sera à nouveau ouvert aux touristes internationaux à partir de ce mercredi. Selon l'agence officielle Chine nouvelle, le relais, étroitement surveillé, a prouvé que la province était redevenue «sûre» pour les étrangers.
Selon un responsable du bureau touristique de la région, M. Tanor, un petit nombre de touristes étrangers devrait arriver dès mercredi dans la capitale tibétaine, où de violentes manifestations contre le pouvoir chinois avaient éclaté en mars, poussant Pékin à fermer la région aux visiteurs extérieurs.
Ni ce responsable ni le ministère des Affaires étrangères n'étaient cependant en mesure de préciser si des restrictions seront maintenues pour la venue des touristes, ni si les journalistes étrangers seront autorisés à se rendre dans la région.
Pendant la répression qui avait suivi les émeutes du mois de mars, les autorités chinoises avaient d'abord interdit l'accès du Tibet à tout visiteur. Ensuite, les habitants de la Chine continentale ont été à nouveau admis à y entrer fin avril et les touristes venant de Hong Kong, Macao et Taïwan en mai.
Mais la région restait fermée aux étrangers et aux journalistes, entraînant des difficultés pour de nombreuses entreprises de Lhassa. Selon le quotidien officiel Tibet Daily, l'hôtel Lhassa, l'un des principaux établissements de la ville, a ainsi dû licencier temporairement plus des trois quarts de son personnel après les émeutes.
Avant mars, les prévisions officielles misaient sur cinq millions de visiteurs en 2008 au Tibet et une augmentation de 24% des recettes du tourisme. Mais depuis fin avril, seuls 120.000 touristes sont entrés dans la région.
Selon des responsables tibétains en exil, 203 personnes ont été tuées au cours de la répression des émeutes qui avaient éclaté à Lhassa après des marches pacifiques de moines bouddhistes, organisées pour marquer l'anniversaire de l'insurrection de 1959. Ces émeutes avaient gagné ensuite le plateau tibétain. Pékin avait signalé pour sa part la mort d'un «insurgé» tibétain tué par les forces de l'ordre et déclaré les «émeutiers» responsables de la mort de 21 personnes.
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