Nourreddine Essaoudi
La capitale nigérienne, Niamey, se prépare àaccueillir fin 2005, les 5ème Jeux de la Francophonie, le plus grand événement sportif jamais organisé dans ce pays, un des plus pauvres de la planète.
"Le Niger vous attend, 2005 c'est demain!", annoncent des panneaux, frappés du logo des jeux, plantés aux carrefours de la ville, ancienne cité de pêcheurs bâtie sur les rives du fleuve Niger.
"La ville est un véritable chantier, il y a partout des ingénieurs et des drôles d'engins", affirme Halidou, un chauffeur de taxi tentant de se frayer un passage entre des bétonneuses.
Quelque 15.000 participants, issus d'une cinquantaine d'Etats francophones sont attendus àces 5èmes jeux, que le Niger s'apprête àabriter du 7 au 17 décembre 2005, selon le Comité national d'organisation.
"Le rendez-vous est très important pour le Niger (...) et requiert toute notre attention", a affirmé le président nigérien, Mamadou Tandja àla publication consacrée àcette manifestation, "Le Journal des jeux".
Pour héberger les participants, une vingtaine de sites sont retenus àtravers cette ville, pauvre en infrastructures hôtelières.
Les athlètes, les artistes et leurs encadreurs seront logés au "village de la francophonie", un complexe de 1.529 villas et studios, en chantier depuis trois ans dans la périphérie nord de la capitale.
Les quelques hôtels de la capitale nigérienne, qui devront se mettre aux normes internationales, accueilleront le reste des invités.
"La norme internationale du pauvre, c'est déjàson sourire", ironise un employé de l'hôtel Maourey qui déplore le refus de banques locales de financer la réhabilitation de leurs établissements pour les jeux.
En plus des infrastructures sportives existantes et qui seront réhabilitées, de nouvelles seront construites pour abriter les compétitions.
Une académie des arts martiaux, d'une capacité de 1.222 places, est en construction. La Chine populaire a promis une aide financière pour la rénovation du complexe sportif Seïni Kountché, qu'elle avait construit vingt ans plus tôt, et où va se dérouler l'essentiel des compétitions.
Le Boxing Club de Niamey, vieux de plusieurs décennies, présentera également un nouveau "look". De même que le Palais des congrès, sur les berges du fleuve Niger, construit au début des années 80 et qui abritera des soirées culturelles organisées en marge des jeux.
Pour sa part, la municipalité s'emploie àréhabiliter le réseau d'éclairage public et surtout àdébarrasser la capitale de ses ordures.
Côté sécurité, un plan "Vigilance 2005", regroupant l'armée et les corps para-militaires, sera mis au point pour veiller sur les participants. Les plus impatients sont les agences de tourisme, qui affichent déjàdes tarifs alléchants, en proposant des circuits dans le désert, des promenades en pirogue sur le Niger et des excursions chez les "Gandji-yo", les dernières girafes d'Afrique de l'ouest |