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Les acteurs du secteur ont pris les devants pour dénoncer le décret de l’instauration du visa pour les touristes de la zone européenne. Ils veulent aussi des mesures pour la fiscalité et une diminution de la taxe de 18% instaurée par l’UEMOA (Union économique et monétaire de l’ouest africain).
En août 1993, le gouvernement du Sénégal avait décidé «d’accepter l’entrée au Sénégal des touristes ressortissants des Etats membres de la communauté économique européenne (Cee) sur la simple présentation de leur carte d’identité en cours de validité». Le ministre de l’intérieur renonçait ainsi «àexiger un passeport aux vacanciers nationaux des pays considérés». Selon un décret signé par le ministre du Tourisme et des Transports aériens de l’époque, M. Tijane Sylla.
Treize ans plus tard, le problème du visa est revenu sur la table, du fait que le gouvernement du Sénégal a publié un décret portant restauration du visa d’entrée des touristes au Sénégal, dans le journal officiel du 05 août 2006. Cela sans consulter les patrons de l’hôtellerie touristique qui disent avoir été mis devant le fait accompli. Ces derniers ont saisi leur ministre de tutelle, M. Ousmane Masseck Ndiaye, qui leur aurait répondu que «par solidarité gouvernementale, il ne peut empêcher cette décision», affirme Mamadou Sow. Pour essayer d’empêcher l’application de ce décret, qui pourrait entrer en vigueur àtout moment, le Spihs, épaulé par le Savits, a voulu attirer l’attention de l’opinion nationale et internationale.
Le Syndicat des professionnels de l’industrie hôtelière du Sénégal (Spihs), en partenariat avec le Syndicat des agences de voyage et de tourisme du Sénégal (Savit) a tenu le 19 décembre une conférence de presse, dans le cadre de sa politique de communication, au sujet de deux points essentiels que sont la restauration du visa d’entrée des touristes européens au Sénégal et l’environnement fiscal de l’entreprise touristique.
«Le visa touristique est une directive de l’Uemoa. Ce n’est qu’un frein pour le développement du tourisme sénégalais», estime le président du Spihs, M. Mamadou Racine Sy. Le président du syndicat des agences de voyage, Mamadou Sow, exprime quant àlui, son «inquiétude par rapport àune telle décision. Les professionnels se sont battus pour l’entrée des touristes. C’est comme si on veut effacer tous les efforts qui ont été faits. C’est une décision inopportune, inappropriée et qui constitue un goulot d’étranglement. Nous voulons que cette mesure ne s’applique pas aux touristes».
M. Sabaly du Spihs, affirme : «Les ventes de dernière minute constituent 40% des ventes, il y a eu plus de 8 mille emplois supprimés dont 2500 rien que pour la zone de Saly mais aussi la fermeture de réceptifs hôteliers. Avec le visa, les prévisions de pertes sont estimés à15 000 emplois.»
L’augmentation des taxes sur le billet d’avion, la Tva de 18% instaurée et le visa pour les touristes de l’Union européenne constituent une menace pour ce secteur qui pourtant fait partie des grappes de la stratégie de croissance accélérée, se désolent les professionnels du secteur.
D’après le décret qui a été publié dans le journal officiel les prix de visas imposés aux étrangers et aux touristes, est de 10 mille francs Cfa pour un transit de 72 heures, à300 mille francs pour le visa d’établissement. 80 mille pour le visa long séjour, 40 mille et 20 mille pour respectivement 90 jours et 30 jours. En prenant cette décision les hôteliers sont persuadés que «le gouvernement du Sénégal vise l’aspect financier»
Cette directive de l’Uemoa est dénoncée par les patrons du fait aussi que le Sénégal est un pays àvocation touristique et que l’Uemoa ne peut encourager le secteur du tourisme en prenant cette mesure |