Une autre opération de sensibilisation autour de la prise en charge de l'environnement a été lancée récemment en Algérie.
Encore une qui ne sera peut-être pas, cette fois-ci, qu'une opération de charme, éphémère, juste pour la galerie. Car des initiatives de ce genre, ce n'est pas ce qui a manqué ces dernières années. Et chaque responsable au niveau de l'Etat, tous domaines confondus, y a mis son grain de sel. Des initiatives qui auraient pu être louables pour peu qu'elles n'aient pas versé dans le provisoire. Et c'est ce qui a fait de tout temps le dénominateur commun de ces entreprises parfois àl'échelle nationale. Dans les années 1980, tant àAlger que dans les autres grands centres urbains, bientôt suivis par les petites villes de l'intérieur, les murs de la cité ont été tapissés de panneaux et autres écriteaux, louant l'hygiène, la propreté, l'embellie du cadre de vie, une manière comme une autre d'interpeller le citoyen dans son quotidien qui est également fait de civisme, de respect de l'environnement «J'aime ma ville» ; «J'aime la propreté».Même réflexe et même réaction. Quand le ministère de la Jeunesse et des Sports, dans le début des années 1990, avait lancé l'opération en direction des jeunes, histoire de les occuper, de les impliquer dans la gestion de leur cité, a fait encore dans la sensibilisation sentimentale avec le même slogan «J'aime mon quartier !».
Avec de l'argent en bonnes espèces sonnantes et trébuchantes allouées àce qui n'a pas fait l'événement. Avec aussi l'apport de la presse, àtravers des articles en faveur de ce nouveau volontariat officialisé par la création des fameux comités de quartier et dont il ne reste presque rien aujourd'hui. Entre-temps, les citoyens, sur lesquels est porté souvent le doigt accusateur pour être l'élément salissant de l'environnement, ont pris sur eux de remplacer l'Etat en s'organisant dans leurs quartiers, avec des campagnes de nettoiement, de plantation d'arbres, de création d'espaces verts, etc. Avec cotisation et autofinancement qui n'a pas fait, il faut le souligner, long feu. Alors que des cités restent un exemple parfait de l'organisation citoyenne. Une gifle àl'Etat démissionnaire àtravers ses commis de la collectivité locale. Et voilàque ce même Etat refait surface pour initier une autre opération qui se veut, d'après le ministère de la Solidarité et de l'Emploi, de longue durée. Car en plus de cet aspect délicat lié àl'hygiène et au cadre de vie, il est mis àla disposition des sans-emploi, les jeunes notamment, un poste de travail permanent rémunéré.
D'une pierre deux coups : et la ville est nettoyée dans tous ses aspects, et le chômage attaqué de front sur le terrain. Pour combien de temps les micro entreprises seront-elles mises àprofit ? L'opération qui se veut pilote en commençant par la capitale va, selon ses initiateurs, s'élargir àd'autres grandes villes qui ont vu leur cadre de vie se dégrader de manière intolérable ! La sonnette d'alarme a visiblement retenti. Les occasions n'assurant pas l'embellie éternelle d'un espace s'il n'est pas régulièrement entretenu. |