Nouvelle République -01/11/2009
La tendance baissière de l’excédent commercial de l’Algérie, qui a fondu comme neige au soleil, a sans doute amené le gouvernement à regarder plus vers les exportations hors hydrocarbures, notamment vers les recettes qui peuvent être tirées du tourisme, ce qui explique que l’horizon de ce secteur ait été ramené de 2025 à tout près, 2010, c’est-à-dire dans quelques mois. L’objectif à moyen terme défini par M. Mohamed Belhadj, directeur général de l’ONT (Office national du tourisme) est, en effet, fixé à l’échéance de 2010 avec 2,5 à 3 millions de touristes. Ce pas de géant opéré entre 20 000 touristes par an en moyenne depuis 2005 et quelque 3 millions pour l’an prochain, s’explique par le classement des émigrés algériens (dont certains sont binationaux, donc également français, précise le DG de l’ONT) qui viennent passer leurs vacances en Algérie, dans la catégorie «touristes». Pourquoi pas ? Toutefois, M. Belhadj souligne, dans un entretien à la Chaîne III de la Radio nationale dont il a été l’invité de la rédaction, que le but est de retenir le citoyen pour qu’il passe ses vacances ici au lieu d’aller ailleurs (allusion au rush estival vers la Tunisie) et de faire en sorte que les citoyens trouvent matière à rester ici grâce aux agences de tourisme. Encore, ajoute-t-il, que le chiffre sur les Algériens qui partent faire du tourisme à l’étranger gagnerait à être revu, «beaucoup d’agences font, dit-il, dans le hadj et la omra». Dans le même ordre d’idées, M. Belhadj annonce qu’au prochain Sitev qui se déroulera à Alger du 1er au 3 décembre 2009, seules ont été invitées les agences qui font du réceptif et qui vont être mis en face des opérateurs étrangers. «Ce qui nous intéresse, insiste-t-il, c’est faire venir les touristes ». Pour cela, l’Algérie doit se mettre au standard international en la matière et offrir une capacité égale que nos voisins. La dégradation de l’environnement fait que les villes sont sales, c’est une question d’hygiène qui concerne les autorités locales en charge de cet aspect, fait observer M. Belhadj. Dans les hôtels, il ne faut plus qu’il y ait de «cafards dans les baignoires», fait remarquer le DG de l’ONT. Le tourisme d’élite qu’aspire attirer l’Algérie est à ce prix. Il annonce la réouverture des hôtels pour l’automne 2010, avec le tourisme saharien. A propos des tarifs de restaurants et d’hôtels, M. Belhadj reconnaît qu’ils sont spéculatifs et exagérément élevés, il cite l’exemple d’un restaurant où un repas coûte 1500 DA alors qu’il vaut à peine 450 DA. Il annonce un travail sur les tarifs mais pense que le jour où le client aura le choix entre plusieurs offres, les prix tomberont. Il confirme que le projet, annoncé en grande pompe en son temps, de Maison Algérie en France a été abandonné suite à une intervention du ministère des Affaires étrangères mais précise que ce projet sera repris sous un autre nom. |