Alger (La Tribune) 15/12/ 2005 - Après la mise en veilleuse du programme de classification des hôtels et le lancement de l'opération de mise àniveau, le ministre du Tourisme, M. Noureddine Moussa, passe aux menaces de fermeture des établissements ne répondant pas aux normes requises.
«On procédera sans hésitation àla fermeture de tout établissement hôtelier ne répondant pas aux normes arrêtées», a-t-il déclaré lors de sa visite d'inspection dans la wilaya de Sidi Bel Abbès, lundi dernier, tout en mettant en exergue l'intérêt et les potentialités de la wilaya.
Le ministre n'a pas manqué de rappeler les facilitations accordées aux opérateurs du secteur de la part du gouvernement, notamment la convention signée dernièrement entre le ministère du Tourisme et le Crédit populaire d'Algérie (CPA), accordant des prêts pour la mise àniveau des établissements hôteliers avec un taux d'intérêt assez important. A ce titre, M. Noureddine Moussa a souligné que le département «n'acceptera plus le bricolage».
Les propriétaires des établissements hôteliers visités n'ont pas omis de soulever les lourdeurs et la bureaucratie de l'administration dont ils souffrent. Ces derniers ne savent plus àquel saint se vouer : «Nous sommes perdus entre les bureaux des administrations.». Serait-ce la faute des directions du tourisme ? Puisque la majorité des opérateurs, pour ne pas dire tous, ne sont pas au courant des différentes formes d'aide accordées par le gouvernement pour l'encouragement et l'assistance aux investissements privés. Et ce, malgré les multiples manifestations organisées (séminaire, journée d'étude, conférence régionale) par le ministère de tutelle, ces derniers temps. Dans le même sillage, le ministre a visité un chantier àl'arrêt depuis l'année dernière. Il s'agit d'un hôtel implanté au coeur de la wilaya dont le taux de réalisation est de 85%.
D'après le propriétaire, «l'arrêt des travaux est essentiellement dû au manque de financement ; l'ancien ministre nous a promis de régler ce problème mais rien n'a été fait jusqu'àprésent !».
Un argument qui n'a pas du tout été apprécié par le ministre : «Je pense que le dossier n'était pas bien présenté ; il faudrait peut-être revoir certains documents [ ] Ce n'est pas normal, on ne peut pas refuser le financement d'un projet d'une telle envergure.» Selon certains habitants de la région, «le propriétaire dudit établissement n'aurait jamais présenté de dossier pour la demande d'un prêt bancaire puisqu'il n'accepterait jamais de payer les intérêts». Lors de sa visite, le ministre a félicité le propriétaire de l'hôtel Métropole pour le sérieux et la qualité du service. Le propriétaire prévoit le lancement dans les deux années àvenir d'«une école privée chargée de la formation des cadres hôteliers», puisque la région ne dispose pas d'infrastructures de ce genre. «L'ensemble de mon personnel a été formé au niveau de l'Ecole de tourisme de Tizi Ouzou», a-t-il expliqué.
«On ne peut pas parler d'un tourisme balnéaire ou de loisirs mais la région peut drainer un tourisme d'affaires très important», a souligné le ministre, tout en expliquant que celui-ci, àson tour, draine des investisseurs.
Vers la fin de sa visite d'inspection, le premier responsable du département du tourisme s'est rendu sur le site du lac Sidi Mohamed Benali où lui ont été exposées les multiples opérations initiées au titre d'un programme d'aménagement et de valorisation des lieux (espaces de détente, plantation d'arbres, pêche touristique et autres).
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