Tendances -06/06/2008
Plusieurs compagnies aériennes, les américaines en tête, ont annoncé ces derniers jours des réductions du nombre de leurs vols pour faire face à la flambée des cours du pétrole, un mouvement qui pourrait se généraliser et pousser les prix des billets à la hausse.
Imitant ses concurrents United Airlines et American Airlines, Continental Airlines a dévoilé jeudi 5 juin une réduction de 11 % de ses capacités sur les vols intérieurs aux Etats-Unis à compter du quatrième trimestre. L'australien Qantas, lui, supprimera plusieurs de ses vols vers l'Asie, tandis que deux des principales compagnies aériennes chinoises, China Southern Airlines et China Eastern Airlines, réduiront leurs vols internationaux, au moins temporairement.
Tous citent la hausse du prix du kérosène pour expliquer leur décision. Malgré un net repli après avoir atteint un record à plus de 135 dollars, le baril de pétrole se situait encore près de 123 dollars jeudi.
Certains dessertes, autrefois rentables, sont aujourd'hui déficitaires. En outre, «depuis peu, les coûts variables sont supérieurs aux coûts fixes pour les transporteurs aériens, argumente Yan Derocles, analyste chez Oddo Securities. Laisser un appareil au sol a donc un impact significatif sur le résultat de la compagnie» et représente une économie importante.
American, United et Continental ont même fait un pas supplémentaire en retirant, par dizaines, des appareils anciens de leur flotte. Des avions très gourmands en carburant, que leurs concurrents étrangers ont le plus souvent déjà renouvelés par d'autres modèles plus économes.
La situation des compagnies américaines est ainsi plus difficile que celle de leurs consœurs, différence soulignée notamment par des réductions de capacités beaucoup plus marquées qu'ailleurs. «Je ne pense pas que cela se relève, estime Yan Derocles au sujet des capacités. On savait déjà qu'il y avait surcapacité» aux Etats-Unis.
En réduisant le nombre des vols, les compagnies cherchent également à contracter l'offre et à se ménager la possibilité d'augmenter le prix des billets. Les dirigeants de Continental ont avancé dans cette direction, tandis qu'United s'est dit persuadée de pouvoir répondre à la hausse des prix du carburant d'ici 2009, pour peu que le reste de la profession prenne des mesures analogues.
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