Nour-eddine Saoudi
L’Economiste Maghrebin (Tunis-6/7/0)- Le tourisme tunisien reprend de plus belle. Les prévisions annoncent une reprise record. Elles font état d’une croissance au niveau des recettes touristiques de 9 % par rapport à 2001, année de référence, et des nuitées de 5,8%.
L’année 2005 battra tous les records de 2001. Tous les indicateurs sont prévus à la hausse. Chiffres à l’appui, les prévisions indiquent une croissance des recettes touristiques de 9% par rapport à 2001, année de référence, et des nuitées de 5,8%. Le nombre des arrivées pour cette année s’élèvera à 6.500.000 touristes enregistrant ainsi une augmentation de 20,7 % en comparaison avec l’année 2001 où l’on a accueilli 5.387.300 touristes. Ces données ainsi que d’autres ont été à l’ordre du jour de la conférence de presse qu’a tenue M. Tijani Haddad, ministre du Tourisme, le 28 juin dernier à l’occasion de la journée nationale du tourisme en présence de MM. Kamel Boujbel, président de la Fédération tunisienne de l’hôtellerie et Adel Boussarsar, président de la Fédération tunisienne des agences de voyage. Le ministre en a profité pour dresser le bilan de l’activité touristique pour les cinq premiers mois de l’année en cours ainsi que pour dévoiler la stratégie et les objectifs poursuivis par le ministère pour la saison estivale.
La reprise a été amorcée dès les premiers mois de l’année. Rapportées à la même période de 2004, les recettes touristiques des cinq premiers mois ont grimpé de 10,9%. Même tendance haussière pour le nombre des nuitées et des arrivées, qui se sont élevées respectivement à 13,4% et 8,9%. Le taux d’occupation calculé sur les 190.000 lits en exploitation réelle, pour la même période s’est situé, lui, à 36,7%; étant noté que 36.000 lits ne peuvent être utilisés à cause de leur non-adéquation avec les services demandés. Par marché, il se dégage des statistiques arrêtées le 20 juin dernier, que l’Europe, notre client traditionnel a renoué avec la croissance. Le nombre des touristes européens ayant visité notre pays durant ladite période s’est élevé à 1.933.630 touristes contre 1.223.813 touristes en 2004 (même période), soit une hausse de près de 17 %, représentant ainsi 58 % du total des arrivées contre 54,6 % en 2004. Par pays, le marché français reste toujours en tête des marchés traditionnels les plus prometteurs, avec une croissance de plus de 21 % par rapport à la même période de l’an écoulé. Le marché allemand, pour sa part, poursuit une trajectoire ascendante. Le 20 juin 2005, les chiffres font état d’une croissance de l’ordre de 3 % (en comparaison avec les chiffres arrêtés à la même date l’année dernière), plaçant ainsi ce marché au deuxième rang de nos clients européens après les Français. Faisant remarquer que ce marché donne des signes de reprise, le ministre a indiqué que « selon les prévisions, le nombre des entrées allemandes en 2005 affichera une croissance de pas moins de 14% par rapport à l’an 2004». M. Haddad a souligné au passage que le marché allemand a toujours donné des couleurs au tourisme tunisien, au regard du nombre important des nuitées que passe le touriste allemand dans nos hôtels.
Le marché maghrébin, quant à lui, est resté stable au cours des vingt premiers jours du mois de juin, après la croissance vertigineuse qu’il a enregistrée en 2004. Pour cause, le recul des marchés, algérien, marocain et mauritanien respectivement de 3,6 %, 33,4 % et 9,3 %. En revanche, le marché libyen a connu une croissance modérée de(+5,2 %) préservant ainsi sa position au premier rang des marchés étrangers émetteurs de touristes en Tunisie. Les marchés lointains poursuivent, de leur côté, un trend haussier. Les chiffres arrêtés le 20 juin 2005 révèlent une croissance de 9,6 % en glissement annuel (16.130 contre 14.717 arrivées en 2004). Par nationalité, il convient de noter que le nombre de touristes américains et canadiens a bondi respectivement d’environ 15 % (7005 touristes) et 5,6 % (9125 touristes). Au chapitre du tourisme intérieur, qualifié par le ministre de moteur du tourisme tunisien (8 % du tourisme national), l’objectif est de porter la part de ce marché à 15 %. Pour y parvenir, un programme d’action bien ficelé est en cours d’exécution ayant pour but de faire du tourisme intérieur un marché à part entière, avec des normes de commercialisation structurée. Bien plus, des mesures ont été déjà prises au profit de ce marché dont notamment la mise au point d’une cellule de suivi de l’activité touristique intérieure, la création d’un tour opérateur spécialisé qui a pour mission de négocier à la place des touristes tunisiens, l’augmentation du nombre des plages aménagées,… Il va sans dire qu’aujourd’hui, le tourisme tunisien a besoin d’un nouveau souffle et d’une stratégie plus dynamique et en phase avec les différentes mutations de l’environnement et des changements des besoins et des goûts des touristes. Ainsi, souligne le ministre, « eu égard à une concurrence acharnée menée par des destinations touristiques nouvelles, nous sommes tenus d’ajuster notre stratégie de commercialisation, d’enrichir et de diversifier notre offre afin de satisfaire les demandes des clients traditionnels et des clients potentiels ». Il est question de réduire notre dépendance des marchés traditionnels à travers la conquête de nouveaux marchés (les pays du Golfe, la région arabe, l’Asie et l’Europe de l’Est, … ) et la diversification de l’offre touristique (tourisme culturel, golfique, environnemental, saharien, de soins, thalassothérapie…). En prévision d’un surbooking fin juillet début août, le ministre a indiqué que toutes les précautions ont été prises afin de suivre de près la situation et éviter tout encombrement. |