La presse.tn//10/04/2009
Prodiges naturels, magnificences, écrin de beauté, telles sont les belles images qu'un visiteur retiendra au hasard d'une randonnée dans les contrées de la Tunisie continentale où les éléments de la nature se conjuguent dans un décor fabuleux qui rend dérisoire, voire superflu, tout commentaire.
Autant alors se perdre dans l'incendie d'un crépuscule au Kef, ou s'évanouir dans le foisonnement de cette végétation luxuriante d'El Feija, aux confins de la frontière avec l'Algérie.
Autant encore s'immerger de tout son être dans l'univers prodigieux des prairies printanières où les orchidées, les cyclamens, les marguerites, les glaïeuls de Byzance et les immortelles de la Tunisie font bercer, étrangement d'ailleurs par leur somptuosité, les amateurs de Dame Nature.
En ce moment même où le printemps déploie tout son honneur et la nature sa dictature, nul doute que les âmes se béatifient dans ce décor et que les coeurs s'épanchent dans un lyrisme romantique que rien ne semble troubler.
Il n'est que de regarder les prodiges de Jbel Ouergha, non loin du Kef, ou de la vallée de Massouj, entre Makthar et Siliana, ou encore les immenses forêts de la Kroumirie pour comprendre le pourquoi de cet émerveillement que de tels paysages provoquent chez l'homme de quelque nature qu'il soit, car à moins d'être insensible à cette démesure de la nature, nul ne peut résister devant les parures vertes des prairies où la nature souveraine dans un prodigieux déploiement de formes et de couleurs rend l'insolite à portée de main.
Partout dans cette vaste étendue naturelle, tout est à voir, sans craindre la monotonie, car la variété des combinaisons risquées là-bas, l'eau, l'oiseau, l'arbre, le ciel, dépasse on ne peut plus l'entendement.
Sur de vastes étendues de plaines, le déploiement des couleurs est gigantesque, particulièrement en cette période de l'année où la nature, après avoir généreusement arrosé les terres, a rendu son artifice des plus somptueux et il ne serait pas imprudent ni encore risqué de le découvrir, d'autant plus que plusieurs sites permettent de prendre des perspectives inouïes sur les montagnes et l'incroyable beauté des plaines.
Pour peu qu'il ait le temps, le visiteur ne saurait rêver d'un abord plus sympathique des hommes et des lieux. En conviant à cette rencontre avec, avant tout, des sites naturels inégalables, il est évident que le dépaysement est garanti, car Le Kef, à titre d'exemple, est fait pour satisfaire le passionné de musées, l'amateur des vieilles villes, le spécialiste en botanique et le curieux de vestiges romains, le rêveur de sensations naturelles et les accros des randonnées pédestres.
En dehors des perspectives propres à confondre l'entendement, on y gagnerait aussi à découvrir amoureusement une faune et une flore que, à la honte des citadins, n'importe quel homme de cette région connaît sur le bout des doigts. Et puis il faut s'immerger de tout son être dans l'ineffable lumière et beauté du décor pour en vivre l'enchantement.
Il n'y a qu'à se rendre à Hammam Mellègue pour découvrir cet enchantement. A côté de la beauté du site pris entre ubacs et adrets, il y a le fleuve qui coule de source et qui se noie dans le grand barrage, construit en aval, là où le poisson-chat foisonne et se sert du mulet d'eau donc pour assouvir son instinct de conservation.
Il n'est qu'à regarder encore cet Américain subjugué par un petit poisson qui remonte le courant et les vapeurs d'eau que dégagent les thermes d'à côté pour comprendre encore le pourquoi de cet émerveillement et l'enchantement où son âme s'est noyée. Là, l'invitation au voyage, à la rêverie et au repos trouve toute sa justification. Ah, qu'elle est belle cette Tunisie de l'intérieur!
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