African Manager -03/12/2008
A l'initiative du magazine « Tourisme Info », une table ronde a été organisée, le mardi 2 décembre, réunissant responsables administratifs, ayant à leur tête Khélil Lajimi, ministre du tourisme, Nabil Chettaoui, PDG du groupe Tunis Air, et un ensemble d'opérateurs du secteur tels que ceux de la Fédération Tunisienne des Agences de voyages, des hôteliers et des observateurs. L'objectif de cette rencontre était de discuter des principaux défis que doit relever ce secteur névralgique pour l'économie tunisienne, et se préparer aux échéances à venir. Pour Khalil Lajimi, le dernier exercice, marqué par un contexte de crise, était celui de 2002, une année où l'économie tunisienne n'avait pas dépassé 1.2% de taux de croissance. D'où l'impératif besoin d'élaborer une stratégie associant tous les acteurs afin de se préparer comme il se doit pour une année 2009, qui s'annonce délicate et guère à l'abri de la crise économique qui secoue les pays de l'Union Européenne, émetteurs traditionnels de clientèle pour le marché touristique tunisien.
Dans sa présentation des chiffres au titre de l'année en cours, Khélil Lajimi a souligné que son propos n'était pas de rassurer , l'objectif étant d'exposer les performances du secteur en 2008. Des performances qui apparaissent assez encourageantes, puisque le nombre des entrées s'approche de l'objectif annoncé de 7 Millions de visiteurs. Jusqu'à fin octobre, on a recensé 6.288.000 entrées, soit une croissance de 3.4% par rapport à la même période de l'année précédente. Cette progression des entrées, s'est répercutée sur les autres indicateurs du secteur, à savoir une croissance de 2% du nombre de nuitées passées (35.1 Millions), et un taux d'occupation qui a crû de 1.5 points, pour se situer à 57.5%. Ces hausses ont positivement influencé les revenus du secteur. Ainsi on a enregistré une hausse de 10% des revenus en dinars avec 2900 millions de dinars, soit 1600 millions d'euros, ce qui équivaut à une augmentation de 6%. Pour le ministre du Tourisme, l'indicateur de rentabilité des nuitées, en évolution de 7.8% et à 82 dinars la nuitée, demeure le plus important et c'est sur cet indicateur que tout le travail à venir sera basé. Pour le ministre, un autre fait suscite à son tour l'intérêt. Selon lui, au rang des autres performances de l'exercice 2008, figure le regain de confiance de deux des plus importants marchés, l'allemand et l'italien. Ces deux marchés sont passés de -3% et -4% auparavant à +1% actuellement. Pour 2009, « nous disposons d'aucune visibilité», a dit le ministre.
L'année 2009, semble donc imprévisible, s'agissant du comportement des touristes eux-mêmes, des Tours Opérateurs, ou encore des marchés en général. Pour Khalil Lajimi, il sera nécessaire d'être vigilant, il faudrait attaquer de nouvelles niches de marchés et améliorer les services pour faire face aux échéances de l'année à venir. Au réalisme du ministre, s'est ajouté l'optimisme des opérateurs. Le vice-président de la FTAV (Fédération Tunisienne des Agences des Voyage), Néjib Ghozzi, a souligné que le secteur n'en est pas et n'en sera pas à sa première crise. «Cette crise, peut être plus sérieuse que nous l'imaginons, mais il ne faudrait pas être alarmistes» a-t-il indiqué. Pour lui, il serait vital de profiter de la position géographique de la Tunisie, ainsi que de son expérience, et pour cela, a-t-il poursuivi, « il ne faudrait pas céder aux pressions des T.O pour baisser les prix, de même qu'il faudrait maintenir la qualité du produit tunisien ». Pour les autres opérateurs et acteurs du secteur, il indispensable de miser sur les atouts qui sont ceux de la Tunisie. Les marchés des pays limitrophes, le tourisme médical, ainsi que le rapport qualité prix, sont des cartes qu'il faudrait bien jouer pour faire face à une année 2009, dont les échéances restent peu visibles. Les opérateurs ont aussi été unanimes pour être aux côtés de l'administration afin de « mettre le paquet ».
Le ministre a rappelé qu'une enveloppe de 500 Mille dinars a été mobilisée au titre des actions de promotion et de publicités sur le marché français ; mais pour les acteurs et professionnels il faudrait aussi prendre exemple sur le Maroc qui a réservé une rallonge de 3.2 Millions d'Euros pour ce même marché, et dont la campagne de promotion va tambour battant. Une autre unanimité s'est aussi dégagée parmi les acteurs. Il s'agit du positionnement du marché tunisien par rapport à ses propres concurrents notamment méditerranéens (le Maroc, l'Egypte et la Turquie), qui sont apparemment davantage touchés par la crise que la Tunisie. Qui se trouve ainsi favorisée en termes de rapport qualité/ prix.
L'optimisme dont a été empreinte cette table ronde n'a cependant pas occulté nombre d'actions impératives, qui concernent essentiellement la qualité des services ainsi que l'importance de la communication, son timing, et le volume des rallonges budgétaires qui lui sont allouées sur Internet ainsi que par le biais des autres médias.
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