Lexpress.mu-22/06/2009
Peu visités, les musées n'ont pas évolué avec le temps. Ils n'ont pu se positionner dans le secteur touristique alors que le tourisme culturel est une niche offrant des perspectives intéressantes. Pour changer la donne, il faut les sortir de l'ombre, si ce n'est les dépoussiérer, pour les rendre plus visibles et attractifs.
«Les musées ont une contribution importante à apporter en matière de développement touristique. Ils devraient être intégrés progressivement dans les concepts touristiques, afin d'assurer un processus de planification sain pour la visite des touristes», affirme Saloni Deeparlsingh, conservatrice du Folk Museum of Indian Immigration.
«Mis à part ceux qui recherchent le tourisme de loisirs, il y a d'autres touristes qui aiment visiter les musées, galeries d'art, lieux historiques, villages d'héritage, sites archéologiques et parcs naturels, pour connaître la culture du pays. Mais combien sont au courant de ce qui est disponible ici?», s'interroge-t-elle.
Plusieurs conservateurs de musées publics et privés à Maurice sont d'accord : il est impératif de rendre plus attractifs les musées. La mise en place d'expositions interactives et ludiques permettraient de rendre plus attractifs les musées, en plus d'activités annexes (boutiques, restauration...). Reste néanmoins à franchir l'obstacle financier de telles mesures.
A ce sujet, Vikash Rupear, conservateur au Musée des Sciences Naturelles de Port-Louis et membre du Mauritius Museum Council, confie que le budget alloué par l'État aux musées publiques est insuffisant. «Peut-être qu'il faudrait dorénavant faire payer l'entrée aux visiteurs», se dit-il.
Du côté des deux seuls musées privés, soit le Blue Penny Museum et l'Aventure du Sucre, la taxe de 20% qui leur est imposée par l'Etat sur leurs revenus, leur semble lourde. Elle empêcherait tout développement. Toutefois, selon Emmanuel Richon, conservateur du Blue Penny Museum, miser sur le tourisme pour promouvoir le patrimoine mauricien n'est pas prudent. «C'est une industrie vulnérable et sujette aux changements conjoncturels. Nous devons plutôt intéresser les Mauriciens pour faire naître un tourisme d'intérieur», soutient-il.
Bref, l'heure est à la concertation à la prise de décision. L'idée d'un magazine présenterait régulièrement les activités et atouts de chaque musée est, du reste, évoquée.
Au niveau du ministère du Tourisme, un conseiller du ministre Xavier-Luc Duval déclare que celui-ci est conscient «de la nécessité de créer une synergie entre le gouvernement et le privé», un partenariat utile pour la promotion des musées.
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