Net ralentissement dans les arrivées touristiques après les cinq premiers mois de l'année. Les marchés européens s'effondrent en mai : -23,7 % par rapport à mai 2005. La Réunion recule de 17,9 %. En mai, la destination affiche un taux négatif : -9,3 %. S'ils étaient 55 900 touristes toutes destinations confondues à avoir foulé le sol mauricien en mai 2005, ils n'étaient plus que 50 700 en mai 2006.
La France, effrayée par le chikungunya, est en net recul, suivie de la Grande-Bretagne, de l'Allemagne et de l'Italie. La croissance des marchés européens s'en trouve affectée sur les cinq premiers mois, et ne s'établit qu'à 1,5 %.
Toutefois, les marchés régionaux, à savoir l'Afrique du Sud et l'Inde et encore l'Australie sauvent la mise et permettent à la destination de garder la tête hors de l'eau.
Les arrivées touristiques pour l'ensemble de la destination n'augmentent que de 3,6 %, par rapport aux cinq premiers mois de 2005, alors qu'en avril dernier, le taux de croissance était encore à 6,5 %, toujours par rapport à la période correspondante en 2005.
L'effondrement du marché français, le principal marché de la destination mauricienne, est ainsi de plus en plus prononcé. Il chute de 17,4 %, pour les cinq premiers mois, provoquant le recul global. D'autres marchés européens importants comme la Suisse et l'Espagne suivent également.
Le recul est encore plus prononcé pour le mois de mai. Le marché français a régressé pratiquement de moitié, passant de 14 400 arrivées à 8 500 seulement. Le marché allemand, le quatrième réservoir européen, régresse, lui, de 27,7 % et le marché britannique recule de 4,7 %.
Le marché italien, en forte croissance en 2006, accuse également le coup, en mai : -5,2 %. Un recul dû, selon certaines sources, au retrait d'un vol du transporteur italien, sur la desserte Italie-Maurice
Mais, sur les cinq premiers mois, le marché italien confirme sa forte croissance qui s'établit à 72,2 %. Les autres marchés qui affichent une bonne santé sont le marché russe et l'Europe de l'Est, avec 32 % et 20 % respectivement.
La croissance vient surtout des marchés régionaux. L'Afrique du Sud, l'Inde et l'Australie affichent toujours des taux d'augmentation des arrivées touristiques à deux chiffres, de 27 % à 31 %. Cette tendance se dessine depuis le début de l'année.
Dans la région, la Réunion, deuxième réservoir de la destination mauricienne, tous marchés confondus, affiche toujours des taux négatifs, dans le sillage de la crise liée au chikungunya. Les arrivées ont reculé de 9,3 %, pour les cinq premiers mois de 2006, par rapport à la période correspondante en 2005.
Dopé par les vacances de Pâques, le marché européen s'était bien comporté en avril, à l'exception de la France. Le début de l'hiver tropical est une période difficile pour la destination mauricienne et les ardeurs des voyageurs en ont été refroidies. Les campagnes de promotion agressives sur le marché français ne devraient donner des résultats qu'à partir du mois d'août.
Entre-temps, les marchés régionaux, qui ne représentent que le tiers des arrivées globales, se positionnent comme une véritable alternative. Un réservoir à ne pas négliger, surtout par les temps qui courent
Maurice se rabat sur l'Australie
Maurice lorgne le marché australien. Air Mauritius a introduit des vols supplémentaires sur ce marché. En juin, juillet et août, la compagnie d'aviation mauricienne opère deux vols sur Perth et un vol sur Sydney, via Melbourne. En temps normal, elle opère un vol sur Perth et un vol sur Sydney et Melbourne.
Maurice serait-elle en train de détrôner Bali, ancienne destination privilégiée des Australiens, désormais en recul après les attentats terroristes ? Il est encore trop tôt pour le dire mais la destination mauricienne, encore inconnue sur le marché australien il y a quelques années, est aujourd'hui dans les catalogues de nombreux tour-opérateurs. Les accords bilatéraux entre l'Australie et Maurice limitent le nombre de vols à trois par pays. Si Air Mauritius utilise pleinement ses droits, la contrepartie australienne, elle, ne semble pas encore prête à le faire. A ce stade, il n'y a aucune indication officielle d'un intérêt australien. Mais les choses pourraient évoluer au vu de la forte croissance du marché. Et la possibilité d'effectuer des rotations entre l'Australie et l'Europe, en passant par Maurice offre des perspectives intéressantes.
|