Afrique Hebdo -09/06/2011
15% du PIB. C’est la part de l’artisanat dans la création de richesses dans Madagascar.
Ce taux est nettement supérieur à celui d’autres secteurs comme l’industrie. Malgré les difficultés diverses traversées par l’artisanat, le secteur offre ainsi des perspectives de croissance et de développement. Pour la journée mondiale de l’artisanat du 10 juin prochain donc, le ministère du Tourisme et de l’Artisanat a annoncé à l’hôtel de ville de la commune urbaine d’Antananarivo qu’il organisait le salon expo-vente « Artisanat : métiers pour tous » du 8 au 11 juin dans l’enceinte de cet hôtel de ville. A travers ce salon, il vise, entre autres, à « mener une campagne de sensibilisation auprès des jeunes sur les perspectives d’emplois que l’artisanat offre ». Vu sa part dans le PIB, ce secteur est un pourvoyeur d’emplois non négligeable, alors que le pays compte 300 000 à 500 000 jeunes qui débouchent tous les ans sur le marché du travail selon les données de la Banque mondiale. L’artisanat peut contribuer à absorber ce flux. Il fait travailler non seulement des ruraux mais également des citadins.
Grâce au salon, le ministère entend également aider les artisans à promouvoir leurs produits et leur savoir-faire qui se décline dans les 12 filières existantes et à travers les 22 régions de Madagascar. Outre les 20 000 visiteurs-clients attendus, des invitations ont été distribuées à destination de grands patrons d’entreprises et de responsables diplomatiques. Le salon accueille aussi des importateurs et des exportateurs, des transitaires, des institutions financières… Il compte plus de 170 exposants. Le salon permettra également d’identifier et de promouvoir un produit label artisanal national. Il offrira aussi l’occasion d’établir des relations de partenariat pour la création et la mise en œuvre d’un Fonds national de développement pour l’artisanat. Un tel instrument devrait contribuer à l’essor du secteur qui souffre depuis longtemps d’handicaps comme le difficile accès au financement, l’informel qui affecte la grande majorité des activités et des 12 filières de l’artisanat, etc. Sinon, le salon offre deux journées de formation et de table-ronde axée sur la culture d’entreprise, l’accès au marché...
Le ministère espère qu’après 6 mois, 200 artisans adoptent de nouvelles technologies. Notons que dans plusieurs pays de l’Asie, l’artisanat maîtrise parfaitement le travail du bambou et d’autres fibres végétales. Avec le bambou par exemple, on peut construire des maisons, fabriquer des meubles, des paniers et cabas, des tapis, du tissu, des ustensiles de cuisine… A Madagascar, l’artisan doit encore perdre beaucoup de temps pour travailler le raphia par exemple. Le marché n’offre pas encore des cônes de fibre de raphia faciles à travailler. Il en est de même pour d’autres fibres végétales. Ce débouché offre de nouveaux emplois dans le domaine de l’approvisionnement en matières premières. Mais il requiert l’utilisation de techniques et d’outils améliorés. |