Nourredine Saoudi
Depuis que la ville Luang Prabang est inscrite au patrimoine mondial de l'Unesco, le temple Wat Khili, l'un des trente temples de la ville, est en voie de rénovation. Un véritable travail de fourmis est déployé. Chaque pièce est démontée, restaurée puis remontée.
Bientôt, l'édifice aura retrouvé l'aspect de ses premières années, il y a deux cent ans, lorsque cette cité adossée au fleuve Mékong était la capitale royale du Laos. D'autres temples ont déjàconnu le même sort, plusieurs sont en liste d'attente.
Mais le riche héritage de Luang Prabang est aussi source d'inquiétude.
Pays longtemps fermé au monde extérieur après la prise de pouvoir des communistes en 1975, le Laos s'est lentement ouvert àpartir du milieu des années 90. Et depuis qu'elle a été classée au patrimoine des Nations unies en 1995, la ville est prise d'assaut par les touristes et les promoteurs.
La ville accueille chaque année jusqu'à70.000 touristes, quatre fois la population locale. Et au pied du Wat Khili fleurissent les classiques du tourisme de masse: pizzérias, cafés internets, salons de musiques.
"A chaque fois qu'un site est inscrit (au patrimoine mondial), le tourisme augmente très vite, parfois explose", reconnait Emmanuel Pouille, conseiller technique du projet de la Maison du Patrimoine, un cofinancement de l'Unesco et de l'Agence française de développement.
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