Nour-eddine saoudi
07.08.2005 | 15h40
Huit mosquées existent en Corée du Sud , outre 50 salles de prière réparties sur tout le territoire de ce pays. A l'heure actuelle, on compte dans cet Etat 135.000 musulmans dont 40.000 Coréens. C'est une minorité. Mais, le nombre des musulmans en Corée augmente au fil du temps. Malgré le nombre réduit des musulmans en Corée, on y sent la présence de l'Islam.
Les pays arabes et islamiques ont toujours soutenu les musulmans dans ce pays. Aussi, l'Union des Musulmans coréens a-t-elle vu le jour déjàen 1966. Elle regroupe plusieurs associations, notamment l'association des jeunes musulmans, l'Union des étudiants musulmans, l'Association des femmes musulmanes, le Comité de la diffusion de la langue arabe, le Comité de la traduction des livres islamiques àla langue coréenne, le Comité de la traduction des sens du Coran…
Grâce àl'action associative, les musulmans de la Corée du Sud ont réalisé leur rêve de création d'une grande mosquée àSéoul en 1976. Celle-ci a été bâtie grâce àl'aide matérielle de bon nombre de pays. On peut citer entre autres : le Maroc, l'Arabie saoudite, la Libye, le Koweït, les Emirats arabes unis…C'est àpartir de ce moment que la société musulmane coréenne a commencé àconnaître un changement palpable. Les ressortissants coréens qui travaillaient au Moyen-Orient ont, eux aussi, porté un grand intérêt àl'Islam. Ainsi àtitre d'exemple, en Arabie Saoudite, environ 8000 employés coréens se sont convertis àl'Islam et au Koweït, les convertis sont de l'ordre de 3000.
Des mariages entre Coréens et musulmans existent. Mouna est une iraquienne résidant en Corée depuis une dizaine d'années. « Mon mari Park s'est converti àl'Islam avant notre mariage. Nous avons trois enfants. Je ne trouve aucune difficulté àvivre en Corée», s'exclame-t-elle jovialement. Elle est professeur àl'Université de Hunkuk, l'une des six universités coréennes qui ont ouvert des départements de l'Islam et de la langue arabe.
Abdul Raziq Sohu, président du centre islamique et professeur àl'Université de Hankuk affiche son optimisme quant àl'avenir de l'Islam en Corée : «Les musulmans de la Corée du Sud mènent une vie paisible en essayant autant que faire se peut de diffuser leur religion àtravers le dialogue, la présentation des orientations de l'Islam aux Coréens, la rectification de l'image de l'Islam que quelques-uns ont essayé de noircir…Ces méthodes trouvent un bon écho chez le peuple coréen caractérisé par sa haute tolérance, son ouverture et sa démocratie.»
Cependant, en dépit de sa satisfaction, il ajoute que l'Islam affronte plusieurs problèmes en Corée. Il s'agit, àtitre d'exemple, des manuels scolaires qui ont causé la compréhension de l'Islam. En outre, l'absence des missionnaires qui manient la langue coréenne participe àancrer cette vision. Les missions étrangères du christianisme àl'intérieur de la Corée sont très actives au point que presque tous les boulevards abritent une église. L'ignorance de la langue arabe participe aussi àla non-compréhension de l'Islam.
Les responsables du centre islamique nourrissent l'espoir de pouvoir dépasser tous ces obstacles. Ils souhaitent recevoir l'orientation et le soutien financier pour pouvoir élargir le nombre des convertis en Corée du Sud et améliorer l'image de l'Islam. «Si les musulmans coréens décrochent des bourses de la part des pays musulmans, on peut avancer. En effet, ce sont les Coréens, eux-mêmes, qui peuvent communiquer le vrai sens de l'Islam et le diffuser en Corée», souligne Abdul Raziq Sohu. Il aspire également àla création d'un centre culturel islamique. Il est confiant dans l'avenir àcondition de recevoir l'appui de la communauté musulmane dans différents pays.
Boudhistes d'abord mais chrétienes aussi
L'Islam avance peu àpeu en Corée du Sud. Mais, le Christianisme et le Bouddhisme sont les plus répandus dans ce pays. Des millions de coréens sont bouddhistes et font leurs prières régulièrement dans les temples de Bouddha.
Ces derniers existent en masse dans la ville de Gyoongbokgung. C'est un endroit de méditation pour les bouddhistes mais aussi de tourisme. Des centaines de visiteurs étrangers s'émerveillent par les mythes racontés par les Coréens.
Ceux-ci sont très fiers de leur civilisation même si plusieurs d'entre eux ne croient plus en les perceptes bouddhistes. Le bouddhisme dans leur pays remonte au huitième siècle pendant le règne du Roi Giong Dic. " Les statues de Bouddha et de ses gardiens incitent beaucoup de touristes àchoisir notre pays en tant que destination privilégiée de tourisme" , affirme Kim, l'air satisfait.
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