Granma Internacional 01/12/2005 - Pendant longtemps la mer et le soleil de Cuba ont constitué presque exclusivement la principale attraction pour le tourisme international. La beauté et la qualité de ses plages et des îlots qui forment l’archipel, ainsi que son climat, grâce auquel l’été dure pratiquement toute l’année, ont fait jusque-là de l’île une destination de plage.
Cependant, loin des côtes, à l’intérieur des terres, il existe une grande diversité d’écosystèmes habités par des plantes et des animaux que l’on ne trouve pas ailleurs dans le pays.
La nature n’a pas créé à Cuba de hautes montagnes ni de longues rivières. Dans ses forêts ne vivent pas de mammifères ou de plantes impressionnants, mais on y voit des paysages si pittoresques qu’ils semblent peints à la main.
Le complexe Las Terrazas, situé à 51 kilomètres de la capitale, en est un exemple. Il est encastré dans la Sierra del Rosario, un système montagneux de 25 000 hectares de sommets, plaines et vallées qui s’élève à l’extrémité est de la province occidentale de Pinar del Rio et qui en raison de ses richesses naturelles fut déclaré par l’UNESCO, en 1985, Réserve de la Biosphère, la première de Cuba.
Dès le premier regard, Las Terrazas apparaît comme un lieu impressionnant. Non seulement pour le panorama qu’offrent ses rivières aux eaux limpides et ses montagnes tapissées de forêts aux multiples essences, mais pour sa communauté, dont les constructions sont parfaitement intégrées au paysage.
A partir d’une expérience de développement forestier et de protection de l’environnement commencée en 1968, six millions d’arbres ont été plantés et 1 500 kilomètres de terrasses ont été construits, ainsi que 150 kilomètres de chemins de montagne.
Pour les centaines de paysans qui vivaient éparpillés et isolés dans ces montagnes, de nouvelles perspectives se sont ouvertes et en 1978 ils se sont installés dans 225 logements construits pour eux, transplantant dans la communauté leurs coutumes et leurs traditions pour entreprendre une nouvelle vie.
Depuis les enfants ont grandi, les familles se sont multipliées et en ce moment environ un millier de personnes habitent la communauté, bénéficiant des mêmes avantages que le reste de la population du pays—services médicaux, écoles, cinéma, musée, bibliothèque et autres installations qui leur permettent d’élargir leur univers culturel.
C’est en 1994 qu’a été constitué le Complexe Las Terrazas, «une expérience rurale de développement durable qui inclut l’activité touristique» et fournit des emplois à une grande partie des habitants de la communauté. Sur une colline de la vallée San Juan, entouré par la rivière du même nom, a été construit l’hôtel Moka dans une impeccable architecture coloniale qui ne nuit en rien à l’environnement.
Ce site semble être le favori des visiteurs du Royaume-Uni, mais aussi des Français et des Allemands, tous grands amateurs de tourisme de nature.
Ici rien a été oublié. Et pour ceux qui aiment l’ambiance familiale et connaître la vie dans un foyer cubain, des chambres ont été réservées dans cinq maisons habitées par des paysans de la communauté.
L’une d’entre elles est celle de Margarito et Fermina, un couple qui a vécu jusqu’en 1971 dans un coin perdu de la Sierra. Tous deux offrent à leurs hôtes, dans un cadre simple et naturel, la traditionnelle hospitalité du paysan de Pinard el Rio.
L’expérience semble avoir dépassé l’objectif de ses débuts et a démontré qu’il est possible d’assurer à la fois un essor économique et humain durable et une parfaite harmonie entre homme et nature, entre environnement et développement.
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