Nourredine Es-saoudi
La présidente du Sri Lanka, Chandrika Kumaratunga, a ouvert, lundi 16 mai, un sommet des donateurs, destiné àcoordonner sur l'île l'aide bilatérale et multilatérale après le tsunami du 26 décembre.
La dirigeante a commencé la conférence de deux jours, tenue dans la ville de Kandy (Centre), en respectant une minute de silence en mémoire des 31 000 Sri-Lankais tués dans le cataclysme, qui a fait au total plus de 200 000 morts sur le littoral de l'océan Indien.
Le Sri Lanka a été l'une des zones les plus touchées, avec un million de personnes affectées et une grande partie de son rivage dévasté, mettant sérieusement àmal l'industrie du tourisme.
La réunion, qui regroupe une centaine de délégués des pays donateurs et des organisations internationales, est perçue par le gouvernement sri-lankais comme un moyen de confirmer une aide de 2 milliards de dollars (1,6 milliard d'euros) promise après le raz de marée.
La Banque mondiale avait prévenu que le Sri Lanka risquait de ne pas recevoir cette somme, dans un rapport publié avant le sommet. "Il reste une certaine incertitude quant au calendrier et àl'ampleur de l'assistance réelle", avait dit la Banque mondiale, soulignant la faiblesse de Colombo àfaire accomplir les travaux de reconstruction, ce qui représente un "défi".
Plus de quatre mois après le raz de marée, les autorités et les Tigres de libération de l'Eelam tamoul (LTTE) n'ont toujours pas réussi àconclure un accord sur un organisme conjoint destiné àgérer l'aide dans les zones rebelles.
Le Japon, premier donateur du Sri Lanka, a averti au cours du week-end que l'absence d'un accord représentait un "obstacle majeur" aux perspectives d'aide. L'émissaire du Japon, Yasushi Akashi, a également souligné que Tokyo ne pouvait pas prendre pour garantie la fragile trêve qui est en place depuis février 2002 entre l'armée et les Tigres. Les LTTE réclament la mise en place d'une autorité autonome provisoire chargée d'administrer le Nord-Est. Plus de 60 000 personnes sont mortes dans la guerre civile depuis 1972, et les négociations de paix sont interrompues depuis avril 2003.
La présidente sri-lankaise est prête àconclure un accord avec les LTTE, qui y sont favorables également, mais elle doit faire face àl'opposition de son allié marxiste dans la coalition gouvernementale, le JVP (ou People's Liberation Front), selon qui une telle entente ouvrirait la voie àl'établissement par les LTTE d'un Etat séparé.
A ce jour, le Sri Lanka a déjàdépensé près de 300 millions de dollars tirés de ses propres caisses et reçu 130 millions de dollars en dons privés. |