Cyberpresse -15/03/2010
Tous les matins, des centaines de touristes cinghalais et étrangers convergent vers Pinnewala, une petite ville située au bord de la rivière Maha Oya, dans le centre du Sri-Lanka. C’est là que se trouve «L’orphelinat des éléphants», une institution qui recueille des éléphanteaux rejetés par leurs troupeaux, le plus souvent à la suite de la mort de leur mère.
À 9h15 pile, les cornacs donnent le biberon aux éléphanteaux de moins de cinq ans qui, trois fois par jour, ont droit à leur ration de sept litres de lait. Le jour de mon passage, seuls deux jeunes pachydermes avaient droit au biberon. Sous l’œil ravi des centaines de visiteurs massés autour d’un enclos, ils ont ingurgité leur ration lactée en moins de temps qu’il ne faut pour le dire. Mais le véritable spectacle allait commencer une heure plus tard.
Même s’il n’accueille actuellement que trois bébés, l’orphelinat des éléphants héberge plusieurs dizaines de pachydermes semi-domestiqués. Élevés sur les lieux, ils sont employés à des travaux domestiques, principalement de défrichage. Ce qui vaut à l’institution d’encourir les critiques de plusieurs organisations de protection des animaux.
La population d’éléphants sauvages du Sri Lanka est estimée à un peu moins de 4000 individus. La moitié d’entre eux vivent dans des zones protégées, comme le parc national de Yala, sur la côte sud, où j’aurais l’occasion d’observer quelques spécimens, quelques jours plus tard. Sur les routes du centre du pays, des panneaux signalent des «traverses d’éléphants», à l’instar de nos panneaux jaunes ornés de silhouettes d’orignaux. Les fermes y sont presque toujours entourées de barbelés pour empêcher les pachydermes de venir piller les potagers et saccager les arbres.
Mais les éléphants de Pinnewala comptent parmi les quelques centaines de spécimens vivant en captivité. Après la cérémonie du biberon, les touristes sont priés de se diriger vers la rivière et de prendre place aux terrasses de quelques hôtels construits en surplomb. Vers 10 heures, le troupeau encadré de cornac défile dans les rues de la ville et s’engage dans la rivière où, sous les yeux des touristes et des habitants ravis, ils se baignent et s’arrosent copieusement. |